Ishikawa Takako, une institutrice, décide de passer quelques jours à Hiroshima, sa ville natale, et là où elle a enseigné dans une maternelle avant le bombardement du 6 août 1945.

Elle veut prendre des nouvelles de ses anciens élèves car elle n'y est pas retournée depuis ce jour, il y a plusieurs années maintenant.

Dès son arrivée, elle va rencontrer Iwachiki, un homme qu'elle a connu autrefois, qui est devenu mendiant à cause de sa cécité due au bombardement.

Elle va également revoir quelques anciens élèves qui la reconnaîtront immédiatement et tout ceci va lui rapeller beaucoup de souvenirs...plus ou moins douloureux...

Children of Hiroshima est un film de Shindo Kaneto, le réalisateur de L'Ile Nue, un film sans dialogues racontant le quotidien d'une famille cultivant une terre aride. J'ai vu L'Ile Nue il y a un an environ au cinéma d'art et d'essai de ma ville dans le cadre d"un thème sur le Japon (qui diffusait aussi Le Samouraï du Crépuscule...excellent film de Yamada Yoji).

Je vous parle de L'Ile Nue car en voyant Children of Hiroshima, j'ai beaucoup fait de comparaisons entre les deux films : le style de la réalisation qui fait penser à un documentaire, la musique, et les plans sur les paysages, la ville, l'eau.


J'ai aimé la manière dont est racontée cette histoire : Takako, l'institutrice qui revient à Hiroshima, sa ville natale, aussi la ville où elle a enseigné à des enfants de maternelle, et qu'elle n'a pas revu depuis 4 ans environ, va rencontrer ses anciens élèves et d'autres personnages qui vont la renseigner sur leur vie après la guerre.

Donc, à chaque fois qu'elle fait une rencontre, elle interroge la personne, par exemple le directeur de l'orphelinat qui lui apprend le nombre d'orphelins dans la ville. Chaque personne nous en apprend plus sur les ravages de cette guerre, les blessures morales et physiques, le quotidien des habitants...

Shindo Kaneto oblige donc aux spectateurs à se rendre compte des horreurs de la guerre et des conséquences du bombardement.

Chaque rencontre est riche en émotions, par exemple la jeune fille mourante à l'église qui demande à son ancienne institutrice de lui chanter une chanson comme avant, un petit garçon qui voit mourrir son père malade à cause de l'explosion ou encore Iwachiki, cet homme que Takako a bien connu autrefois et qui est devenu mendiant à cause de sa cécité provoquée par la bombe. Son petit fils, Taro, est à l'orphelinat car il ne peut pas s'en occuper mais ne veut pas non plus le confier à Takako car c'est le seul lien qui lui permet encore de vivre selon lui, le seul être qui lui reste.


Shindo Kaneto n'hésite pas à montrer, en plus des témoignages, des scènes très réalistes de l'explosion, des corps ensanglantés, des cadavres, des enfants en pleurs, des ruines, des maisons juste reconstruites et des cimetières.

Un autre détail m'a fait penser à L'Ile Nue, c'est vers le début quand Takako arrive à Hiroshima en bâteau, les plans sur l'eau, sur la ville qui approche et ainsi que la musique à ce moment.

J'ai trouvé que Takako, l'héroïne du film, était touchante, car elle comprend et est à l'écoute...elle aussi a vécu à Hiroshima même si elle est partie juste après le bombardement.

Et évidemment, le plus émouvant sont les retrouvailles entre l'institutrice et ses anciens élèves qui la reconnaissent tout de suite.

Bref, Children of Hiroshima est un film réalisé comme un peu comme un documentaire et il est à voir absolument car c'est un témoignage du passé et permet de nous rendre compte des ravages de cette guerre.