C'est bientôt la rentrée scolaire, et Keita, un petit garçon de 6 ans est reçu dans une très bonne école pour la plus grande joie de ses parents. Mais les parents de Keita, le père architecte dans une grande société et la mère au foyer, apprennent par l'hôpital où est né Keita 6 ans plus tôt, que leur petit garçon a été échangé avec celui d'une autre famille à la naissance. Keita n'est pas leur fils biologique...

L'hôpital leur organise une rencontre avec l'autre famille plus modeste, des commerçants et ayant 3 enfants. On leur propose l'échange. Le père de Keita propose d'y aller progressivement pour que les enfants s'habituent à leurs parents biologiques mais au final chacun ne sait que faire. Les liens du sang sont-ils plus importants face à ces 6 années vécues avec leur fils?

Source image : allociné

- Titre original : soshite chichi ni naru (そして父になる)
- Titre anglais : Like father, like son
- Réalisateur : Kore-eda Hirokazu
- Scénariste : Kore-eda Hirokazu
- Genre : drame
- Pays : Japon
- Année : 2013 (France et Japon, sortie ciné)
- Durée : 122 min
- Musique :

Casting :

- Fukuyama Masaharu : Nonomiya Ryota
- Ono Machiko : Nonomiya Midori
- Lily Franky : Saiki Yudari
- Maki Yôko : Saiki Yukari
- Ninomiya Keita : Nonomiya Keita
- Hwang Shogen : Saiki Ryusei
- Fubuki Jun : Nonomiya Nobuko
- Kunimura Jun : Kamiyama Kazushi
- Kiki Kirin : Ishizeki Riko
- Natsuyagi Isao : Nonomiya Ryosuke

Mon avis :

Chouette, le dernier Kore-eda est sorti! J'ai tout de suite couru au ciné bien sûr. Bon, il est vrai qu'à la lecture du résumé de l'histoire, ça fait penser à La vie est long fleuve tranquille d'Etienne Chatillez mais les deux films ne sont pas vraiment comparables, donc ça s'arrête là.

Le sujet ici est vraiment pris au sérieux, cet évènement dans la vie de ces deux familles vont bouleverser leur quotidien, les obliger à se remettre en question, notamment le père de Keita, très peu présent pour son fils à cause de son travail qui lui prend 90 % de son temps.

Kore-eda a choisi pour que cela soit plus marquant de jouer sur la différence, avec deux familles opposées : la première est aisée (père architecte/mère au foyer, appartement luxueux, voiture chère...) et l'autre famille plus modeste (le père tient une boutique d'électroménager et la mère travaille chez un traiteur). La première famille a un enfant unique tandis que la 2e a trois enfants. Leur manière d'élever leurs enfants est différente également et cette différence se situe au niveau de la relation père-fils comme cela avait déjà été le cas dans un de ses précédents films, Still Walking.

Ce triste évènement va l'obliger à se remettre en question vis à vis de cette relation et également le choix d'échanger  ou non son enfant non biologique mais qu'il élève depuis 6 ans. Alors la question qui est posée est, est-ce que les liens du sang sont plus importants que les 6 années passées avec son fils (même s'il a été si peu présent pour lui à cause de son travail). N'est-ce pas le bon moment pour se rapprocher de lui et rattraper ces 6 années?

Voilà donc, le film nous oblige à nous poser pas mal de questions intéressantes. Outre cet aspect d'analyse des personnages et des relations qu'ils entretiennent, on retrouve globalement le thème comme toujours chez Kore-Eda. Le film est comme à son habitude doux et très calme, le rythme du film assez apaisant. C'est aspect de Kore Eda que j'aime beaucoup. Il analyse calmement ces deux familles, au rythme du piano.

Sinon, les acteurs sont tous très bons, y compris les enfants qui sont toujours très naturels et spontanés (je pense à I wish). Sinon, quel plaisir de revoir Ono Machiko (Carnation, La forêt de Mogari) sur grand écran, toujours excellente et émouvante. Une grande actrice que j'apprécie énormément.

Bref, un très beau film sur un sujet grave mais qui ne tombe pas dans le 100 % mélo et qui nous laisse toujours beaucoup d'espoir.

Ma note : 8/10

Ageha